Voilà 15 jours qu’il pleut. Qu’il pleut pour de vrai. Des seaux, des cordes, des chiens et des chats, des hallebardes. Bref, ça mouille sévère… Et quand à Buenos Aires, le climat se fait aussi désagréable, les conséquences sont bien connues : inondations à répétition et risques certains pour les bâtiments.
Ce matin, comme chaque samedi, j’allais donner un cours de français à mon élève du quartier de Palermo. M’apprêtant à emprunter la rue Sinclair, j’aperçois vite des camions « urgence » en bloquant l’accès et des barrières sur les trottoirs. Je décide de passer malgré tout et commence à voir quelques mètres plus loin un spectacle un peu étrange. Les façades de contreplaqué qui cachaient à la vue la construction d’un nouvel immeuble de grande taille semblent avoir été englouties par la terre ; à y regarder de près, je vois que le trottoir s’en est allé avec, ainsi qu’un bout de la chaussée !
Bientôt, un policier vient à ma hauteur en me demandant si j’habite l’un des immeubles alentour, ce à quoi je lui réponds que je dois juste me répondre à l’immeuble du coin de la rue. « Non, vous ne passez pas. Vous devez faire le tour ; et je vous conseille d’appeler là où vous devez aller, car nous avons fait évacuer des immeubles. L’effondrement a entraîné la rupture d’une conduite de gaz ».
Ah ben rien que ça ! J’appelle Gustavo, non, tout va bien, il est chez lui. Je fais le tour du pâté de maison, de l’autre côté de la rue Sinclair sont rassemblées de nombreuses équipes de télévision (la télé argentine est très friande de ce types d’info « sensationnelle » ; elle peut diffuser des heures durant les images du même tronçon de rue). Nous en rigolons…
Hier, toujours en raison des fortes pluies, un auvent s’est écroulé dans le centre et a tué un passant.
Ainsi va la vie, il pleut, tu meurs.